- A ta santé, grand serin!
- A ta santé "Monsieur Lepic".
Ah non! pardon... à ta santé papa.
Dans les grands yeux de Poil de Carotte le bonheur se reflète pour la première fois, car pour la première fois il se sent aimé de son père.
C'est la dernière réplique, la dernière image du beau film tiré par Julien Duvivier du chef d’œuvre de Jules Renard.
Lumière... Tonnerre d’applaudissement. Pas une personne qui se précipite vers la sortie, vers le vestiaire. Les gens de l'orchestre sont debout tournés vers le premier étage.
C'était, vous l'avez compris, hier soir dans ce cinéma des Boulevards où la foule des privilégiés s'était rendue pour admirer une œuvre dont on disait, par avance, le plus grand bien, soit pour voir manger le dompteur.
Faire parler sur l'écran les héros de chair, de sang et de nerfs de Jules Renard, c'était une tâche délicate, dangereuse même pour le réalisateur, qui, avec David Golder, s'était mis au premier rang parmi ses pairs. Évidemment il avait déjà tiré de Poil de Carotte un film muet, mais c'était plus facile, n'est-ce pas?
L'évènement avait attiré un public élégant et choisi, dans sa diversité... Tout de suite on remarque beaucoup d'écrivains: Mr J.-H. Rosny aîné, président de l'Académie Goncourt, dont Renard fut membre, Henri de Régnier qui représentait l'autre académie; encore un des "dix", Gaston Chéreau et puis Pierre et Alice La Mauzière; José Germain; Emmanuel Bourdier, André Foucault et Romain Coolus, et puis encore...[...]
(Pierre Lazareff, Paris-Midi, 5 novembre 1932).
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