BLOG AMOUREUX DE JULES RENARD

mercredi 17 septembre 2014

Journal du 17 septembre 1897

Moi qui n'aimais pas la chasse et qui n'y voyais qu'un jeu de barbares, voilà que je l'aime pour faire plaisir à mon  père. Chaque fois que je tue une perdrix, je jette de son côté un coup d’œil qu'il comprend bien, et, le soir, en rentrant, si je passe devant la porte de son cimetière, je lui dis: "Tu sais, mon vieux, j'en ai cinq!"
Oh! étrangler une perdrix, lui serrer le cou, sentir entre ses doigts cette petite flûte de vie!
Mais, si je rentre bredouille, je tâche de ne point passer devant la porte de cimetière.

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