BLOG AMOUREUX DE JULES RENARD

samedi 17 mai 2014

Journal du 17 mai 1900

Comme  j'appelle le chien, le vieux se retourne, croit que c'est lui que j'appelle, que je lui fais un signe, peut-être un pied de nez. Il s'éloigne et va m'attendre à une barrière de pré qu'il feint de consolider. Comme je passe, il se retourne, oh! pas nettement, et nos regards se rencontrent par-dessous nos nez. . Il ne salue pas, moi non plus. Nous passons. Il crache un bon coup. Et tout de suite j'imagine un drame. 
Le surlendemain, comme Marinette m'offre le bras, je lui dis:
- Si le vieux nous voyait!...
- Il cracherait, dit-elle.
Elle aussi l'avait remarqué. M'en voilà malade.

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