Je lis dans la Revue blanche le dernier chapitre des Mémoires d'un fou. Flaubert a commencé par où Maupassant a fini, par les grandes banalités. Ça rappelle Sur l'eau mais c'est trop tôt. Il n'y a pas, comme dans Sur l'eau, la vie d'un homme.
vendredi 31 janvier 2014
jeudi 30 janvier 2014
Journal du 30 janvier 1904
Si nous pensions à toutes les veines que nous avons eues sans les mériter, nous n'oserions pas nous plaindre.
La lune au temps de Jules Renard
Parfois dans le ciel de l'après-midi passait la lune blanche comme une nuée, furtive, sans éclat, comme une actrice dont ce n'est pas l'heure de jouer et qui, de la salle, en toilette de ville, regarde un moment ses camarades, s'effaçant, ne voulant pas qu'on fasse attention à elle.
(Marcel Proust, quelque part dans À la recherche du temps perdu, cité par Jean-Paul et Raphaël Enthoven, Dictionnaire amoureux de Marcel Proust, P. 131)
mercredi 29 janvier 2014
Journal du 29 janvier 1893
Aujourd'hui on ne sait plus parler, parce qu'on ne sait plus écouter. Rien ne sert de parler bien: il faut parler vite, afin d'arriver avant la réponse, on n'arrive jamais. On peut dire n'importe quoi n'importe comment: c'est toujours coupé. La conversation est un jeu de sécateur, où chacun taille la voix du voisin aussitôt qu'elle pousse.
Le mot juste
Quel verbe aurait utilisé Jules Renard, prince du mot juste, pour désigner le petit crachin qui égayait ses séjours estivaux à Barfleur?
Pleuvasser? Pleuvoir légèrement par petites averses.Pleuviner? Bruiner, faire du crachin.
Pleuvioter? ou pleuvoter? Pleuvoir légèrement.
(Le Petit Robert, 2013, p. 1933.)
mardi 28 janvier 2014
Journal du 28 janvier 1906
Barrès. Article de Paul Bourget, Figaro du 28 janvier 1906.
Trois colonnes pour dire à peu près ceci: que Barrès a élargi son moi jusqu'aux limites de sa petite patrie et à fait remonter sa propre expérience à l'histoire de ses ancêtres.
Et on y lit que Barrès est un autoclinicien, qu'il a démêle le syndrome de notre maladie, que, son moi, il ne le considère plus comme un phénomène premier, mais comme un phénomène conditionné. Il ne faut pas séparer son moi: il faut le raciner. Il essaie d'être individualiste pour être traditionaliste, ou, plutôt, l'individu...Ah! pions!
lundi 27 janvier 2014
Journal du 27 janvier 1901
Si, par hasard, au pauvre homme que je suis, l'homme de ménage et de cabinet de travail, il arrivait d'être follement épris d'une femme, je ne saurais comment le lui dire ni auquel de ses signes comprendre que je pourrais me déclarer. .
- Oui! va toujours, beau masque! Voulez-vous que je vous aide?
- Oh! comment! Vous croyez?...J'ai parlé en général.
- Tant pis, dit-elle.
La Tour Eiffel au temps de Jules Renard
Protestation adressée à M. Alphand, directeur de l'Exposition universelle de 1889, contre l'érection à Paris d’une tour de 300 mètres.
Monsieur et cher compatriote,
Nous venons, écrivains, peintres, sculpteurs, architectes, amateurs passionnés de la beauté, jusqu'ici intacte de Paris, protester de toutes nos forces, de toute notre indignation, au nom du goût français méconnu, au nom de l'art et de l'histoire français menacés, contre l'érection en plein coeur de notre capitale, de l'inutile et monstrueuse tour Eiffel, que la malignité publique, souvent empreinte de bon sens et d'esprit de justice, a déjà baptisée du nom "tour de Babel".
[...] La ville de Paris va t-elle donc s'associer aux baroques, aux mercantiles imaginations d'un constructeur de machines, pour s'enlaidir irréparablement et se déshonorer? Car la tour Eiffel, dont la commerciale Amérique elle-même ne voudrait pas, c'est, n'en doutez point, le déshonneur de Paris. Chacun le sent, chacun le dit, chacun s'en afflige profondément, et nous ne sommes qu'un faible écho de l'opinion universelle, si légitimement alarmée. Enfin, lorsque les étrangers viendront visiter notre Exposition, ils s'écrieront, étonnés: "Quoi! c'est cette horreur que les français ont trouvée pour nous donner une idée de leur goût si vanté?"
[...] Et pendant vingt ans nous verrons s'allonger sur la ville entière, frémissante encore du génie de tant de siècles, nous verrons s'allonger comme une tache d'encre l'ombre de l'odieuse colonne de tôle boulonnée.
Protestation signée de 47 personnalités dont: Charles Gounod, Victorien Sardou, Alexandre Dumas fils, François Coppée, Leconte de Lisle, Sully-Prudhomme, Louis Doucet, Guy de Maupassant.
Protestation signée de 47 personnalités dont: Charles Gounod, Victorien Sardou, Alexandre Dumas fils, François Coppée, Leconte de Lisle, Sully-Prudhomme, Louis Doucet, Guy de Maupassant.
(Extrait de Le Panthéon scientifique de la Tour Eiffel, histoire des origines, de la construction et des applications de la Tour de 300 mètres, exposé de la vie et des découvertes des 72 savants dont les noms sont inscrits sur la grande frise extérieure, par Georges Barral, nouvelle librairie Parisienne, 1892 P. 323.)
dimanche 26 janvier 2014
Journal du 26 janvier 189
On m'avait dit qu'il y a, dans les journaux, des littérateurs de vaisselle, sorte de cuisiniers spécialement chargés de faire des saletés aux hommes de talent, de rayer un mot de leur manuscrit ou d'en ajouter un, de supprimer, de recoudre. On me l'avais dit, mais je ne voulais pas le croire.
samedi 25 janvier 2014
Journal du 25 janvier 1889
On reproche aux décadents leur obscurité. C'est une mauvaise critique. Qu'y a-t-il à comprendre dans un vers? Absolument rien. Des vers ne sont pas une version latine. J'aime beaucoup Lamartine, mais la musique de son vers me suffit. On ne gagne pas beaucoup à regarder sous les mots. On y trouverait vraiment peu de chose. Mais c'est trop exiger que de vouloir qu'une musique ait un sens, beaucoup de sens. Lamartine et les décadents se rencontrent sur ce point. Ils ne considèrent que la forme. Les décadents y mettent un peu plus de façons, voila tout.
vendredi 24 janvier 2014
Journal du 24 janvier 1890
On constatait hier soir une grande originalité pour le Mercure de France. Les poètes n'y ont pas encore parlé de leur lyre.
La mer au temps de Jules Renard
J'avais ouvert mes rideaux dans l'impatience de savoir quelle était la Mer qui jouait ce matin-là au bord du rivage, comme une Néréide. Car chacune de ces Mers ne restait jamais plus d'un jour. Le lendemain il y en avait une autre qui parfois lui ressemblait. Mais je ne vis jamais deux fois la même.
(Marcel Proust, quelque part dans À la recherche du temps perdu, cité par Jean-Paul et Raphaël Enthoven, Dictionnaire amoureux de Marcel Proust, P. 298)
jeudi 23 janvier 2014
Journal du 23 janvier 1907
Qu'est-ce qu'un penseur? Tant qu'il ne m'aura pas donné l'explication de l'univers, je dirai que je me fiche de sa pensée.
La morale au temps de Jules Renard
La société, la société civilisée tout au moins, croit difficilement du mal de ceux qui sont riches et beaux. Elle sent instinctivement que les manières sont de plus grande importance que la morale, et, à ses yeux, la plus haute respectabilité est de moindre valeur que la possession d'un bon chef.
(Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Grey, Bibebook, p. 136)
Toute allusion à une situation ou à personnage existant ne serait que fortuite. Oscar Wilde étant décédé en 1900.
Toute allusion à une situation ou à personnage existant ne serait que fortuite. Oscar Wilde étant décédé en 1900.
mercredi 22 janvier 2014
A l'académie Goncourt
L'Académie Goncourt a élu le successeur de J-F Huysmans, c'est notre collaborateur Jules Renard qui après quatre tours de scrutin a obtenu 5 voix contre 2 à M. Céard et 2 à M. Victor Marguerite.
Les parrains de l'élu étaient MM. Mirbeau et Descaves.
Jules Renard a 43 ans. Son enfance et sa jeunesse s'écoulèrent à Nevers (sic) et c'est au lycée de cette ville qu'il fit ses études. Il débuta il y a une vingtaine d'années par une plaquette de vers, Les Roses, et fut l'un des fondateurs du Mercure de France.
Son roman L'Ecornifleur lui valut bientôt une juste réputation. Les Recueils de Notations minutieuses qui suivirent sont déjà classiques...
(Le Coq, n° 10, novembre 1907.)
mardi 21 janvier 2014
Journal du 21 janvier 1904
Femme. Une jolie nuque, fine, quoique un peu grasse, élégante comme une poule d'eau sous ses racines.
Une nouvelle édition de Poil de Carotte
Poil de Carotte
Jules Renard
Léon Guichard (Préfacier), Diane Meur (Personne interviewée)
DATE DE PARUTION : 08/01/14 ÉDITEUR : Flammarion COLLECTION : GF ISBN : 978-2-08-131471-9 EAN : 9782081314719 FORMAT : Poche PRÉSENTATION : Broché NB. DE PAGES : 192 p.
Jules Renard
Léon Guichard (Préfacier), Diane Meur (Personne interviewée)
DATE DE PARUTION : 08/01/14 ÉDITEUR : Flammarion COLLECTION : GF ISBN : 978-2-08-131471-9 EAN : 9782081314719 FORMAT : Poche PRÉSENTATION : Broché NB. DE PAGES : 192 p.
"L'enfant, Victor Hugo et bien d'autres l'ont vu ange. C'est
féroce et infernal qu'il faut le voir. D'ailleurs, la littérature sur
l'enfant ne peut être renouvelée que si l'on se place à ce point de vue.
L'enfant est un petit animal nécessaire". Ainsi qu'il l'annonçait en
1890, Jules Renard s'attache, avec Poil de Carotte, à jeter bas nos
idées reçues sur l'enfance. Loin de l'image d'Epinal et à cent lieues de
toute mièvrerie, il donne ainsi à voir la laideur, la malpropreté et la
lâcheté d'un petit garçon roux, surnommé Poil de Carotte, qui emprunte
bien de ses traits à l'enfant que fut Jules Renard.
Mais du petit
animal, dont il faut dompter les instincts au souffre-douleur, il n'y a
qu'un pas, et Poil de Carotte apparaît aussi comme la malheureuse
victime d'une mauvaise mère, méchante et parfois sadique, qui lui
inflige humiliations et injustes brimades... Œuvre de démythification,
de vengeance et de tendresse refoulée, Poil de Carotte est le chef-d’œuvre de Jules Renard, et l'un des plus poignants romans de
l'enfance.
J. Renard, Poil de Carotte (GF-Flammarion) lundi 20 janvier 2014
Journal du 20 janvier 1901
Théâtre Antoine. La Petite Paroisse. Daudet et Hennique. Léon Daudet se promène très à l'aise et dit que ça ne le regarde pas, qu'il n'a pas assisté à une seule répétition, qu'il se désintéresse. On ne relève pas le rideau au premier acte. Daudet est un charmant illustrateur, mais ce qu'il illustre est commun.
On dirait, de temps en temps, une fleur vraie attachée à une tige de laiton.
Bonne nouvelle
Le directeur du Théâtre de l'Œuvre accepte de faire nettoyer la tombe de Lugné-Poë où Suzanne Desprès repose à ses côtés. Hommage respectueux et reconnaissant rendu au fondateur du Théâtre.
T.J.
dimanche 19 janvier 2014
Journal du 19 janvier 1903
À cette jeune fille, je fais un petit discours sur l’innocuité des livres quand on est intelligent.
samedi 18 janvier 2014
Journal du 18 janvier 1907
Maurice Rostand dit:
- J'aime tout ce que mon père n'aime pas, et je déteste ce qu'il aime. Je ferai de la littérature, mais je veux être diplomate ou prêtre. Je passerai mon doctorat en théologie pour avoir le droit de porter l'habit. Sacha, c'est creux. S'il avait seize ans comme moi!...Mais, à vingt ans, on doit faire mieux.
vendredi 17 janvier 2014
Journal du 17 janvier 1897
Au premier sourire de n'importe quelle femme, je serais perdu. Heureusement, je suis laid. Elles ont un peu peur, et aucune ne m'écrit.
L'humour au temps de Jules Renard
Oscar Wilde envoie à George Bernard Shaw deux places pour l'une de ses pièces, accompagnées du petit mot suivant: Je vous envoie deux places. Vous pourrez ainsi amener un ami... si toutefois vous en avez un."
Shaw le remercia alors alors de cette façon: "Merci pour les places que vous m'avez fait parvenir. Désolé, je ne suis pas libre ce soir-là, mais je viendrai à la seconde représentation...si toutefois il y en a une."
( Cité par Xavier Darcos, Oscar a toujours raison, p.124, Plon.)
jeudi 16 janvier 2014
Journal du 16 janvier 1889
Qu'on songe à ce que peut-être la vie d'un juge de paix parmi les paysans qui le tiraillent avec leur entêtement inlassable! Dans la rue même on l'attrape. Mais il paraît que le moyen le plus sûr, pour lui, d'arriver à la vérité est encore de leur dire: "En levez-vous la main? " Le paysan a peur. Il hésite, impressionné. Lui, si finaud, le voilà démonté. Il voudrait bien mentir, mais autrement. Un Christ en croix a plus de puissance sur lui que tous les raisonnements.
Sarah Bernhardt au théâtre
Sarah Bernhardt, toujours!
Théâtre du Ranelagh - Tous les mardis du 14 janvier au 18 mars 2014
Note d’intention du metteur en scène:
Monstre sacré du théâtre, comédienne jamais égalée, Sarah Bernhardt fût aussi célèbre pour ses grandes interprétations que pour ses aventures amoureuses. Personnage mythique et extravagant, elle mena sa vie avec une liberté démesurée.
Grand admirateur depuis toujours de Sarah Bernhardt, Pierre Cardin a organisé une des plus grandes expositions consacrées à "la Divine", à Paris en 1976. Il souhaitait depuis longtemps lui consacrer un spectacle et a immédiatement pensé à Véronique Fourcaud pour l’incarner.
Je me suis donc plongé dans l’univers de ce personnage fascinant en partant de son autobiographie, intitulée Ma Double Vie, pour retracer son parcours, à partir de ses propres mots. J’ai volontairement choisi certains moments clés de sa vie souvent touchants, extravagants ou insolites…
Au sommet de sa carrière, star avant l’heure, ambassadrice de la culture française à l’étranger, Sarah Bernhardt nous accueille dans sa loge. Elle va jouer Phèdre, et tout en se préparant pour ce rôle majeur, elle se raconte au public invité dans cet espace privilégié à entendre les souvenirs de la comédienne.
Elle ne s’attarde pas sur les blessures de son enfance, l’abandon dont elle a été victime ou sa santé fragile, mais insiste sur les moments décisifs de sa vie d’artiste : le conseil de famille qui décide de son avenir, les premiers échecs suivis par de grands triomphes, ses démêlés avec la presse, son goût pour l’aventure et les voyages, sa vie de mère et de femme d’affaire, son intime expérience de la scène.
LA PRESSE EN PARLE, POLITIQUE MAGAZINE : "Avec une grâce et une élégance qui nous emportent, Véronique Fourcaud, comme sortie d’un tableau, nous restitue avec intériorité les ombres et lumières de cette destinée. Un défi que relève avec brio la mise en scène de Nicolas Laugero-Lasserre."
Théâtre du Ranelagh - Tous les mardis du 14 janvier au 18 mars 2014
Note d’intention du metteur en scène:
Monstre sacré du théâtre, comédienne jamais égalée, Sarah Bernhardt fût aussi célèbre pour ses grandes interprétations que pour ses aventures amoureuses. Personnage mythique et extravagant, elle mena sa vie avec une liberté démesurée.
Grand admirateur depuis toujours de Sarah Bernhardt, Pierre Cardin a organisé une des plus grandes expositions consacrées à "la Divine", à Paris en 1976. Il souhaitait depuis longtemps lui consacrer un spectacle et a immédiatement pensé à Véronique Fourcaud pour l’incarner.
Je me suis donc plongé dans l’univers de ce personnage fascinant en partant de son autobiographie, intitulée Ma Double Vie, pour retracer son parcours, à partir de ses propres mots. J’ai volontairement choisi certains moments clés de sa vie souvent touchants, extravagants ou insolites…
Au sommet de sa carrière, star avant l’heure, ambassadrice de la culture française à l’étranger, Sarah Bernhardt nous accueille dans sa loge. Elle va jouer Phèdre, et tout en se préparant pour ce rôle majeur, elle se raconte au public invité dans cet espace privilégié à entendre les souvenirs de la comédienne.
Elle ne s’attarde pas sur les blessures de son enfance, l’abandon dont elle a été victime ou sa santé fragile, mais insiste sur les moments décisifs de sa vie d’artiste : le conseil de famille qui décide de son avenir, les premiers échecs suivis par de grands triomphes, ses démêlés avec la presse, son goût pour l’aventure et les voyages, sa vie de mère et de femme d’affaire, son intime expérience de la scène.
LA PRESSE EN PARLE, POLITIQUE MAGAZINE : "Avec une grâce et une élégance qui nous emportent, Véronique Fourcaud, comme sortie d’un tableau, nous restitue avec intériorité les ombres et lumières de cette destinée. Un défi que relève avec brio la mise en scène de Nicolas Laugero-Lasserre."
Théâtre du Ranelagh, 5 rue des vignes, Paris 16.
mercredi 15 janvier 2014
Journal du 15 janvier 1892
Ces soirées chez Daudet! ce qu'on y entend de plus intéressant:
Goncourt: "Maupassant a du métier. Il réussit très bien le nouvelle normande, et encore y a-t-il dans Monnier des choses plus drôles que son Cochon de Morin. Mais ce n'est pas un grand écrivain; ce n'est pas ce que nous appelons, nous, un artiste."
Qui ça, nous? Il répète: "Ce n'est pas un artiste", regarde autour de lui pour voir si on proteste, mais personne ne proteste.
Daudet: "Ce qui l'a tué, mon cher, c'est le désir de faire un livre de plus que les autres. Il se disait: Barrès a publié, Bourget, Zola ont publié, et moi, je n'ai encore rien publié cette année. Voilà ce qui l'a tué..."
La main de Goncourt a une douceur d'édredon humide.
mardi 14 janvier 2014
Colette au théâtre
Nouveau spectacle au Théâtre Maxim's, 3 rue Royale, Paris 8ème
Moi Colette
Avec Véronique Fourcaud,
Une pièce de Pierre-André Hélène, mise en scène de Théodora Mytakis
Une pièce de Pierre-André Hélène, mise en scène de Théodora Mytakis
Les dimanches à 16 h30, à partir du 19 janvier 2014.
lundi 13 janvier 2014
Lugné-Poë
Lettre à Monsieur Frédéric Franck, Théâtre de L’Œuvre, Paris
10 janvier 2014
Monsieur,
Pardonnez-moi d'aborder un sujet qui ne me regarde pas et pour lequel je n’ai aucun titre à faire valoir.
Il s’agit de Lugné-Poë, enterré à Saint-Germain-en-Laye au côté de sa femme, Suzanne Desprès.
De sa tombe en déshérence, abandonnée, oubliée, noircie par la salissure du temps et par la mousse. Le nom de Lugné-Poë est à peine lisible, celui de Suzanne Desprès presque disparu.
Je me suis demandé qui pouvait la rafraîchir.
J’ai pensé que le Théâtre de l’Œuvre pourrait faire œuvre utile en rendant à peu de frais cet hommage à Lugné.
Tombe 41, carré R, cimetière vieux de Saint-Germain –en Laye.
Je vous prie de croire, Monsieur, en mes sentiments les meilleurs.
T.J.
10 janvier 2014
Monsieur,
Pardonnez-moi d'aborder un sujet qui ne me regarde pas et pour lequel je n’ai aucun titre à faire valoir.
Il s’agit de Lugné-Poë, enterré à Saint-Germain-en-Laye au côté de sa femme, Suzanne Desprès.
De sa tombe en déshérence, abandonnée, oubliée, noircie par la salissure du temps et par la mousse. Le nom de Lugné-Poë est à peine lisible, celui de Suzanne Desprès presque disparu.
Je me suis demandé qui pouvait la rafraîchir.
J’ai pensé que le Théâtre de l’Œuvre pourrait faire œuvre utile en rendant à peu de frais cet hommage à Lugné.
Tombe 41, carré R, cimetière vieux de Saint-Germain –en Laye.
Je vous prie de croire, Monsieur, en mes sentiments les meilleurs.
T.J.
dimanche 12 janvier 2014
Journal du 12 janvier 1900
Par la fenêtre, je vois des gens s'arrêter sur l'autre trottoir et regarder. Je me penche, et j'aperçois un cheval blanc: c'est la voiture de Rostand. Le coeur me bat. Mme Rostand entre, un peu grave.
- Mon pauvre ami, je vous apporte un mauvaise nouvelle, j'aime mieux vous le dire tout de suite. J'en pleurerais. C'était sûr, et, au dernier moment, on vous remplace par Morand, qui est un ami de Loubet. Rostand est furieux.
Elle a chaud. Je n'ai pas trop d'émotion, et je ne sais pourquoi j'ai un coin d'oeil mouillé.
- Il va venir vous voir, dit-elle. Il vous expliquera. On saura des détails.
Je ne suis vraiment pas ému. Je remarque seulement qu'elle a une robe de soie noire, un chapeau printanier, et qu'elle est un peu fatiguée. Elle trouve que je prends bien ça. J'ai l'air intéressant d'une pâle accouchée.
Une fois n'est pas coutume
Ce blog parle rarement de roman contemporain. Mais si vous ne deviez lire qu'un seul roman en 2014, ce ne peut être qu' En finir avec Eddy Bellegueule, 220 p., d'Édouard Louis, Seuil, janvier 2014. Ce roman est une autobiographie, seuls les noms ont été changés. Cela se passe au XXIème siècle mais on n'est pas loin du XIXème.
samedi 11 janvier 2014
Journal du 11 janvier 1893
Quand il fait l'éloge de quelqu'un, il lui semble qu'il se dénigre un peu.
vendredi 10 janvier 2014
Journal du 10 janvier 1891
Quelque intégrité que nous ayons, on peut toujours nous classer dans une catégorie de voleurs.
Une nouvelle édition du journal de Jules Renard
Le Journal de Jules Renard paraîtra en janvier chez Dargaud.
Scénario et dessin de Fred.
Scénario et dessin de Fred.
Cette nouvelle version dessinée du Journal de Jules Renard, rééditée
dans son format original, a tout d’une balade d’hiver pour âmes
blessées. Le dessinateur Fred, né Othon Aristidès, a réussi dans les
années 80 à saisir le paysage moral de l’auteur de Poil de carotte dont
le journal révélait une écriture par essence désenchantée .
Pour cette lecture en images, il a
réalisé une fable aux accents mélancoliques. Et puisque Jules est né
Renard, Fred a crayonné un corbeau à ses côtés. Mais dans ses planches,
l’oiseau au plumage noir ne tient pas un camembert dans son bec ; il est
libre de parole et interroge son acolyte quand bon lui semble. Renard
et corbeau sont tous deux à égalité et partent pour une promenade
hivernale en pleine campagne. La route est parsemée de bons mots et de
réflexions tantôt mélancoliques, tantôt cyniques sur les hommes.
L’écrivain manie l’art de la litote, il jette aussi un regard amusé et
sans complaisance sur ses pairs. Dans une langue ciselée, à la fois
tendre et acérée, on le poursuit dans ses errances (« j’aime la solitude
même quand je suis seul »).
C’est à la demande du quotidien Le
Matin, dans les années 80, que Fred décide d’illustrer le Journal de
Jules Renard (une planche publiée par semaine). A cette époque, selon
ses proches, il est à une période clef de son parcours : il traverse une
période sombre après avoir décidé de mettre de côté son personnage
fétiche, Philémon. En proie à des doutes, Fred a revisité graphiquement
les pérégrinations de Renard dans un état d’esprit proche de l’auteur.
Son trait simple transpose avec justesse les humeurs de l’écrivain et
dépeint bien son intérêt poétique pour la nature.
Édité en 1988, en petit format, par
Flammarion, l’album ressort cette année dans son format original avec
une mise en couleurs réalisée par Dargaud. Cette nouvelle version rend
hommage au dessinateur Fred, mort en avril de cette année à l’âge de 82
ans, mais célèbre aussi les 150 ans de naissance de Jules Renard.
Un album remarquable qui réunit deux
grands artistes à l’esprit un peu misanthrope sur une route constellée
d’aphorismes dont le suivant n’est pas le moins beau : « il faut
toujours casser la glace qui se reforme dans le cerveau pour l’empêcher
de geler ».
Sortie : 17 janvier 2014.
Sortie : 17 janvier 2014.
jeudi 9 janvier 2014
Journal du 9 janvier 1900
Mauvaise nuit. Ce matin, je reçois les félicitations de Jean Rignault, ancien concierge de la pension Rigal. Il a lu le Gaulois. Picard m'écrit que Lapauze a téléphoné au ministère, que Leygues est en voyage, et qu'il est impossible de savoir si c'est fait ou pas en ce qui me concerne.
J’arrive à la torpeur, presque à l'indifférence. Il me semble que sur ce papier j'écris les mésaventures ridicules d'un autre.
Ce soir jeudi 9 janvier 20 h 35
Ne manquez pas la remarquable interview d'Édouard Louis, 21 ans, auteur d' En finir avec Eddy Bellegueule (Seuil, janvier 2014), dans l'émission la Grande librairie, France 5, 20 h 35.
mercredi 8 janvier 2014
Actualité littéraire
Les méthodes d’Émile Zola "ardent autodidacte", peuvent aider un apprenti écrivain à trouver sa voix.
Un essai passionnant d'Olivier Lumbroso montre l'atelier du romancier, à partir des dossiers préparatoires des Rougon-Macquart. Où l'on entre de plein-pied dans la fabrique de l'écrivain, où l'on découvre qu'il écrit en précurseur des techniques actuelles, où l'on trouve de quoi réfléchir sur nos propres pratiques de l'écriture actuelle.
Naît-on écrivain ou le devient-on? Entre partisans du "don des Muses" et ceux qui prônent le travail, la question reste ouverte. Olivier Lumbroso la pose à nouveau en introduction à son Zola autodidacte, en se référant au premier bilan de l'Institut littéraire de Bienne, en 2009. Il lui en ajoute un autre: un artiste confirmé peut-il progresser?[...]
Naît-on écrivain ou le devient-on? Entre partisans du "don des Muses" et ceux qui prônent le travail, la question reste ouverte. Olivier Lumbroso la pose à nouveau en introduction à son Zola autodidacte, en se référant au premier bilan de l'Institut littéraire de Bienne, en 2009. Il lui en ajoute un autre: un artiste confirmé peut-il progresser?[...]
Olivier Lumbroso, Zola autodidacte. Genèse des œuvres et apprentissages de l'écrivain en régime naturaliste, Droz, 2013, 424 p.
(Isabelle Rüf, Le Temps- Genève- p. 23, samedi 28 décembre 2013)
mardi 7 janvier 2014
Journal du 7 janvier 1908
Je suis un romanesque quelques minutes par jour; aucune femme n'en profite.
Merci Alphonse
Au début du septième chapitre de L’Évangéliste, Alphonse Daudet décrit ainsi le petit village de "Petit-Port" où se situe le roman: De tous les villages dispersés ente Paris et Corbeil sur la rive gauche de la Seine, de ces jolies villégiatures à noms de soleil, Orangis, Ris, Athis-Mons, - Petit-Port, malgré sa dénomination plus bourgeoise, est le seul qui ait un passé, une histoire. Comme Ablon, comme Charenton, il fut, à la fin du seizième siècle, un centre calviniste important, un de ces lieux de réunion accordés aux protestants de Paris par L’Édit de Nantes.
Curieux d'en savoir plus, Google m'apprend que, bien entendu, Petit-Port est un nom d'emprunt. En revanche il existe un restaurant "Le Petit-Port", Port du Logeo à Sarzeau (Morbihan).
Heureux voyageur qui vous trouvez à proximité de Vannes, courrez déjeuner d'une friture de sardines ou d'une brochette de coquilles Saint-Jacques au "Petit-Port", devant le plus beau tableau du monde qu'est le Golfe du Morbihan, grandeur nature, panorama incomparable à 180°.
Et quand vous aurez parcouru le chemin côtier partant de ce petit port breton et surplombant le golfe sur trois kilomètres, n'oubliez pas de dire: merci Alphonse.
Et quand vous aurez parcouru le chemin côtier partant de ce petit port breton et surplombant le golfe sur trois kilomètres, n'oubliez pas de dire: merci Alphonse.
lundi 6 janvier 2014
Journal du 6 janvier 1892
Leclercq, poète français.
- Moi, me dit-il, je voudrais avoir une attitude, être un monsieur qu'on définit en trois mots. Je voudrais vivre sans séparer les choses, les concentrer toutes. Je crois aux Idées, avec un grand I, au Désir, avec un grand D, en Dieu, parce que je le conçois. Je regrette qu'on ne porte plus d'épée au côté, et j'ai des rêves dramatiques...Vous ne nous suivrez pas, mais les jeunes hommes de demain seront pour nous. Ils vivront et, parce qu'ils voudront le bonheur, tout le bonheur, ils seront heureux. Je fais un roman. Il n'est pas commencé, mais vous verrez! Vous me prenez pour un Don Quichotte, mais je suis un Don Quichotte habile.
dimanche 5 janvier 2014
Journal du 5 janvier 1898
Francis Jammes. Acheté et lu Un Jour.
"Les mouches qui ont le bruit de la chaleur...Larges (les oies) elles gonflaient leurs ailes en se précipitant... Les sources jouent jour et nuit... Les éperviers aigus volaient sans avoir l'air de bouger... Les piverts volent comme des vagues... Les ânes passeront en frissonnant de mouches."
À monsieur Francis Jammes. "C'est quelquefois bien désagréable de répondre à l'envoi d'un livre, mais c'est un plaisir rare que d'écrire au poète d'Un Jour: Monsieur, je viens d'acheter vos vers, de les lire, et j'en suis très heureux. Si vous ne les connaissiez, je vous citerais toutes les délicatesses qui m'ont ravis. je suis votre obligé d'une heure de vraie joie."
samedi 4 janvier 2014
Journal du 4 janvier 1892
Le mouvement de l'artiste qui se retire à pas doux, écoutant si on l’applaudit.
vendredi 3 janvier 2014
Les élections en Mayenne au temps de Jules Renard
(Jules Renard est né à Châlons-du-Maine, Mayenne, le 22 février 1864)
Aux Électeurs Sénatoriaux de la Mayenne
Comme il était facile de le prévoir, les Républicains font, à la veille du scrutin du 5 janvier (1888), des efforts désespérés pour conjurer une défaite certaine.
Accablés sous le poids de leurs fautes, ils veulent vous en dissimuler les conséquences.
Est-il besoin de vous rappeler que les gouvernements antérieurs à la République ne sont responsables ni des déficits de nos budgets, ni de l'augmentation des impôts, ni de la ruine de nos finances?
En 1876, quand les Conservateurs quittèrent le pouvoir, ils avaient, en six ans, liquidé toutes les dépenses de la Guerre étrangère et de l'insurrection de la Commune, - réorganisé notre Armée, - reconstruit nos forteresse. - Tout en dépensant chaque année onze cent millions de moins qu'on ne dépense aujourd'hui, ils avaient diminué annuellement la dette publique de deux cent millions et, grâce à une sage économie, laissé en 1876 un excédent de recettes de quatre-vingt-dix-millions.
Voilà comment les Conservateurs avaient administré les finances de la France!
Qu'en ont fait les Républicains?
En dix ans, de 1877 à 1887, ils ont dépensé six milliards et demi de plus que n'ont produit les impôts! Les emprunts succèdent aux emprunts. Récemment encore la dernière conversion, tout en réduisant les revenus des rentiers de l’État, vient d'accroître, de plus de quatre cents millions, le capital de la dette publique!
Quelques années encore d'un pareil système financier, et la banqueroute devient inévitable!
Voilà l’œuvre des Républicains! [...]
Signé: MM. Le Breton et Dutreil (candidats conservateurs).
(Archives départementales de la Mayenne, E-dépôt 96/K 2718)
jeudi 2 janvier 2014
Journal du 2 janvier 1903
Capus dit qu'il aura la rosette au mois de juillet, automatiquement. Il n'a pas le courage de payer 5000 francs de dédit, qui le dispenseraient de donner une pièce promise à Samuel et lui permettraient de jouir du succès de la Châtelaine.
- Et les Deux Écoles à Berlin?
- Très bien! dit-il. A l'étranger, ça se passe toujours très bien.
Comme dans un four.
mercredi 1 janvier 2014
Journal du 1er janvier 1901
Les vieux de Germenay portent des bonnets de coton noirs toute la journée
Le voeu pour 2014
Le vœu formulé pour 2012 et 2013 ne s'étant pas réalisé, je le renouvelle pour 2014:
Tout homme devrait scier le bois dont il se chauffe.
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