Par quel mystère un écrivain mondain, snob, asthmatique et spécialisé dans l'exploration des sensations intimes a t-il pu devenir, en moins d'un siècle, l'objet d'un culte planétaire? Et par quel miracle une oeuvre née entre fumigations et murs de liège, dîners en ville, médisances, singularités sexuelles et cruauté sociale, " à la française" est-elle parvenue à parler, d'une même voix, au coeur d'un japonais, d'un américain, d'un iranien, d'un coréen?
Telle est bien, pourtant, la grandiose aventure de Marcel Proust qui - méconnu, illustre, adulé, commenté, psalmodié, adapté, traduit - aura, par son destin posthume, su enjamber la plupart des obstacles d'oubli ou de malentendus qui guettent les artistes disparus avant d'avoir assis leur réputation [...]
Tout individu qui, ayant sérieusement lu la Recherche, prétendra qu'il n'est pas chahuté de fond en comble devra être considéré soit comme une brute, soit comme un menteur...
Tout individu qui, ayant sérieusement lu la Recherche, prétendra qu'il n'est pas chahuté de fond en comble devra être considéré soit comme une brute, soit comme un menteur...
(Jean-Paul Enthoven, Le Monde hors série, Une vie, une oeuvre, Marcel Proust, novembre 2013.)
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