O politique, je te hais! Je te hais parce que tu es grossière, injuste, criarde et bavarde; parce que tu es l'ennemie de l'art, du travail; parce que tu sers d'étiquette à toutes les sottises, à toutes les ambitions, à toutes les paresses. Aveugle et passionnée, tu sépares de braves cœurs faits pour être unis; tu lies, au contraire des êtres tout à fait dissemblables. Tu es un grand dissolvant des consciences, tu donnes l'habitude du mensonge, du subterfuge et, grâce à toi, on voit des gens devenir amis de coquins, pourvu qu'ils soient du même parti. Je te hais surtout, o politique, parce que tu en es arrivée à tuer dans nos coeurs le sentiment, l'idée de patrie...
(Alphonse Daudet, Robert Helmont, dans Œuvres,Pléiade, t.I, p. 928.)
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