BLOG AMOUREUX DE JULES RENARD

lundi 15 juillet 2013

Journal du 15 juillet 1899

D'énervement je me suis levé à cinq heures. Étonné que dorment encore des gens que je croyais plus matinaux. Ferme déjà vidée dans les champs, portes ouvertes. On retrouve les mêmes bœufs encore occupés à manger. Sur la route, une petite servante en corsage rose ramène des veaux  au pré.
Les oiseaux ont la voix fraîche. On peut voir le sauvage loriot jaune.
Le vent, lui, ne s'est pas encore levé. Une fumée monte toute droite.
Le soleil est doux comme une haleine tiède.Il achève un nuage, dont il déjeune.
Les brumes du sommeil, qui pesaient sur les toits, remontent.

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