La vache. On lui a enlevé son veau, ce soir, pour le donner à Raymond qui l'élèvera. Que va faire cette bonne mère que ne se lassait pas de lécher son petit tout gluant, plutôt par gourmandise, sans doute, que par maternité?
Quand elle rentre à l'écurie, j'attends presque une crise. Elle flaire la paille où le veau était couché et meugle doucement. Elle mange un peu de paille, qui a l'odeur du veau.
Mais la porte du râtelier s'ouvre. Bien qu'elle sorte du pré, elle mange avec avidité le foin que lui donne Philippe. Elle appelle encore le veau, mais elle se laisse traire par Ragotte. On lui donne du pain, qu'elle avale.
Dans deux jours, elle ne se rappellera de rien. Ses sentiments de mère, si profonds en apparence, auront disparu.
On entend déjà plus rien.
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