M. Renard comptait des amis dans la Nièvre qui l'admiraient sur commande.
Il s'est montré tel qu'il était comme penseur (?), comme homme de lettres et comme citoyen dans le discours prononcé par lui, l'an dernier, à la distribution des prix du lycée de Nevers. Paris-Centre a apprécié son allocution. Ce n'est pas ce qu'il a fait de mieux.
Cependant, ses Histoires naturelles sont remarquables comme notes d'un observateur qui sait parler sa langue et trouver le mot juste.
On oubliera l'homme politique nivernais dont l'ironie eut pu être tournée avec plus d'à-propos contre ses propres amis, le membre de l'Académie Goncourt, le chevalier de la légion d'honneur fait par M. Combes. Il ne restera de lui que quelques pages insérables dans un recueil de morceaux choisis, à cause du talent de l'écrivain, de la vérité déployée par le peintre.
D'idées, il n'en a eu que de mauvaises ou de niaises et ses amis qui ne tarissaient pas sur son immense talent seront les premiers à l'oublier. Les lettrés seulement se souviendront qu'il écrivit bien.
(Non signé, Paris-Centre (Nevers), 25 mai 1910.)
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