Le dialogue, effroyablement vulgaire, se complique d'essais de "phrases médailles", comme on les aimait sous le premier Empire, et, ça et là, de préciosités surprenantes. Mais, je le répète, la pièce est bien accueillie à l'étranger, parce qu'elle y colporte un mensonge de plus contre notre pays. On peut s'étonner et s'attrister que la Comédie-Française ait donné l'hospitalité à cette œuvre mauvaise et à cette mauvaise œuvre.
Cette pièce offre aux comédiennes un rôle qui les attire autant par les ressorts comiques et pathétiques qu'il fait jouer que par la faculté, toujours tentante, d'un travestissement. Mlle Marie Leconte sait esquiver les pires dangers, rien qu'avec sa bonne grâce souriante et saine. Elle a présenté l’insupportable petit drôle comme un bébé souriant et rose, et nous avons échappé ainsi à l'ennui angoissant de ce faux enfant martyr.
Mme Fayolle imprime, ce me semble, un cachet de distinction un peu exagéré à Mme Lepic, et Mme Dussane est une très gentille Annette. M. Bernard a tiré du personnage du père tout ce qu'on peut en tirer; son succès a été très réel.
(François de Nion, alias François Doré, L'Écho de Paris, 23 mai 1912.)
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