Un Jules Renard, avec l'acuité de son esprit et la précision de son style, eût fort bien analysé la différence qui existe entre un cœur simple par exemple et un cœur échauffé. Et il eût apporté dans son œuvre cette pitié qui nous émeut aux accents si poignants de Poil de Carotte. Une confession douloureuse et de la douleur sans phrases. Quelle vérité dans l'étude de cette âme d'enfant! Jacques Vingtras restait romantique en son ironique tristesse. Poil de Carotte est émouvant par sa résignation et son réalisme.
Jules Renard, fut un Parisien qui aimait d'amour la campagne, les champs, ou plutôt un campagnard qui aimait de Paris cette atmosphère électrique, cet air subtil, ce je ne sais quoi d'échauffant dont ne se peuvent passer ceux qui l'ont une fois respiré. Sa joie pourtant était de retrouver son coin de terre natale, son village, le logis nivernais qui, modeste, portait le même nom qu'un palais impérial: la "Gloriette". Il était maire de son village, comme l'avait été Sardou, mais ce n'est pas lui qui eût raillé "nos bons villageois".
Il aimait les paysans, et il en a parlé comme Michelet, avec moins de lyrisme et autant de sympathie profonde. Certaines de ces pages me font penser aussi à de telles confidences de P.-J. Proudhon, autre paysan parisiané. Jules Renard donnait volontiers à L'Écho de Clamecy de courts articles qui paraissaient le dimanche et n'étaient lus que par les Nivernais. Il les a réunis, voici deux ans, sous ce simple titre: Mots d'écrits, et je crois bien que le Berrichon Claude Tillier s'en fût enthousiasmé, et que Victor Lefebvre, laboureur, et Paul-Louis, la canonnier vigneron de la Chavonnière, les eussent trouver impeccable.
Suite demain.
(Jules Claretie, La vie à Paris, G. Charpentier, 1911)
Jules Renard, fut un Parisien qui aimait d'amour la campagne, les champs, ou plutôt un campagnard qui aimait de Paris cette atmosphère électrique, cet air subtil, ce je ne sais quoi d'échauffant dont ne se peuvent passer ceux qui l'ont une fois respiré. Sa joie pourtant était de retrouver son coin de terre natale, son village, le logis nivernais qui, modeste, portait le même nom qu'un palais impérial: la "Gloriette". Il était maire de son village, comme l'avait été Sardou, mais ce n'est pas lui qui eût raillé "nos bons villageois".
Il aimait les paysans, et il en a parlé comme Michelet, avec moins de lyrisme et autant de sympathie profonde. Certaines de ces pages me font penser aussi à de telles confidences de P.-J. Proudhon, autre paysan parisiané. Jules Renard donnait volontiers à L'Écho de Clamecy de courts articles qui paraissaient le dimanche et n'étaient lus que par les Nivernais. Il les a réunis, voici deux ans, sous ce simple titre: Mots d'écrits, et je crois bien que le Berrichon Claude Tillier s'en fût enthousiasmé, et que Victor Lefebvre, laboureur, et Paul-Louis, la canonnier vigneron de la Chavonnière, les eussent trouver impeccable.
Suite demain.
(Jules Claretie, La vie à Paris, G. Charpentier, 1911)
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