samedi 22 septembre 2012

Journal du 22 septembre 1903

Dans le parc de Nevers, la vieille s'approche avec son panier de gâteaux secs.
- Merci, madame, dis-je.
- Oh! je ne vous en offre pas. Ce n'est pas assez bon pour vous. je viens seulement m’asseoir sur ce banc: je suis bien fatiguée. Aujourd'hui, j'ai fait quatre sous. (Un petit bonhomme vient acheter un gâteau d'un sou). Ça m'en fait cinq. Il a eu tort de prendre celui-là: l'autre est meilleur, mais ça ne se sait pas. J'ai été bien: j'avais 5000 francs chez un notaire. Il a tout emporté.
- il ne faut pas confier son argent aux notaires qu'on ne connait pas.
- Vous avez raison, monsieur. Après, je me suis cassé la jambe.
- En montant sur une échelle?
- Non: j'ai glissé par terre. Toutes les écoles vont être fermées: ça me fera bien du tort. Enfin, les maîtres sont les maitres, n'est-ce pas, monsieur? Vous venez de loin? Moi, je suis d'Avallon. Et vous, monsieur? Je suis indiscrète.
Je montre deux doigts à Marinette. Nous nous levons, Marinette donne. 
- Oh! que vous êtes bonne, madame!
Tu as donné dix sous?
- Oui, comme toujours.
- Je t'avais dis quarante.
Oh! j'avais compris deux, et je trouvais que c'était peu.
Pauvre vieille femme.

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