Lettre inédite. Jules Renard répond à l'article de G. Larroumet. Voir blog d'hier.
17 mars 1902
Mon cher Maître,
Je vais tout de suite à ce qui me chagrine. C'est ce que vous dites de la mise en scène du Plaisir de rompre. Guitry, vous le savez mieux que moi, est un merveilleux artiste. C'est encore un homme au goût le plus rare. Enfin c'est un ami que j'aime beaucoup. Je vous assure qu'il n'a pas pu faire mieux. Vous avez failli voir le Plaisir de rompre dans le salon d'un appartement de 7 à 8000 f. Entre ce luxe et notre petit décor, il n'y a rien:
Tout a brûlé!
J'ai entendu quelque fois cette réponse.
Je ne me plains pas car la Comédie-Française est une une maison délicieuse mais elle souffre encore de son incendie et de ses déménagements.
Vous pensez bien que le reste de votre chronique me touche jusqu'à la confusion.
D'abord je vous remercie d'être venu écouter ce petite acte qui n'avait pas de première, - et je n'en réclamerai pas.
Et puis il m'arrive de me dire que je ne me foule guère, du moins au théâtre. Trois actes en cinq ans, même retravaillés à chaque reprise, c'est peu. Et tout de même Marivaux a cette supériorité de l'abondance.
Je ne vous en voudrais donc pas si vous attendiez autre chose et mieux pour écrire son nom à propos du mien. Je souhaite de justifier votre confiance, mais comme c'est long, trois actes, quand on a beaucoup de peine à en faire un! Elle n'est pas plus précieuse, et je l'accepte avec gratitude.
J.R. termine sa lettre pour féliciter Larroumet du mariage de sa fille.
Croyez mon cher maître à la sincérité de mes meilleurs sentiments.
Jules Renard
(Nota: Créé en 1897 au Cercle des Escholiers, le Plaisir de rompre fut repris le 12 mars 1902 au Théâtre-Français.)
Tout a brûlé!
J'ai entendu quelque fois cette réponse.
Je ne me plains pas car la Comédie-Française est une une maison délicieuse mais elle souffre encore de son incendie et de ses déménagements.
Vous pensez bien que le reste de votre chronique me touche jusqu'à la confusion.
D'abord je vous remercie d'être venu écouter ce petite acte qui n'avait pas de première, - et je n'en réclamerai pas.
Et puis il m'arrive de me dire que je ne me foule guère, du moins au théâtre. Trois actes en cinq ans, même retravaillés à chaque reprise, c'est peu. Et tout de même Marivaux a cette supériorité de l'abondance.
Je ne vous en voudrais donc pas si vous attendiez autre chose et mieux pour écrire son nom à propos du mien. Je souhaite de justifier votre confiance, mais comme c'est long, trois actes, quand on a beaucoup de peine à en faire un! Elle n'est pas plus précieuse, et je l'accepte avec gratitude.
J.R. termine sa lettre pour féliciter Larroumet du mariage de sa fille.
Croyez mon cher maître à la sincérité de mes meilleurs sentiments.
Jules Renard
(Nota: Créé en 1897 au Cercle des Escholiers, le Plaisir de rompre fut repris le 12 mars 1902 au Théâtre-Français.)
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