Cher Monsieur Francis Jammes,
J'ai reçu votre lettre à la campagne. Vous m'y demandiez presque l'impossible. Je n'ai jamais regardé un tableau. je ne m'en vante pas. Tout de même, je le fais un peu exprès. Je me limite le plus que je peux, sourd à la musique, aveugle à la peinture. Je crois que nous naissons tous avec un génie diffus, dont il faut savoir se débarrasser. Rien n'est plus facile, je pense, que d'être un connaisseur dans tous les arts. Et je tâche de me résigner à un seul. [...]
Jules Renard
(Lettre à Francis Jammes, 27 octobre 1898)
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