Cinq écrivains avaient publié dans un journal du matin, un roman feuilleton qui s'appelait X...roman impromptu et qui était composé à la façon de cette figure de quadrille qu'on appelle la Boulangère, où les cavaliers changent de danseuse.
Courteline, Jules Renard, Georges Auriol, Pierre Veber et moi, nous donnions notre feuilleton chacun notre tour, sans nous concerter. On prenait la suite, on écrivait les six colonnes, et l'on passait la main aux camarades.
Chacun de nous s'étant mis à l'ouvrage cinq fois, le roman achevé (ou à peu près terminé) fut publié en volume.
J'adressai un exemplaire à Coolus avec un sonnet qui se terminait par les vers suivants:
C'est ton verdict que je réclame
Romain, si ta critique est exempte de blâme
Mon front calme attendra le laurier mérité.
Mais si ton jugement est cruel, je m'incline,
Et t'offre en holocauste à ta sévérité
Renard, Georges Auriol, Veber et Courteline.
(Tristan Bernard, 60 ans de lyrisme intermittent, Éditions littéraires de France, 1945.)
Demain lundi 23 janvier, Jules Renard vu par Sacha Guitry.
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