Suite de l'article de l'humoriste Pierre Veber paru dans Gil Blas du 11 mars 1895:
"L'auteur de Poil de Carotte et de L’Écornifleur est grand, solide, roux, flegmatique, concis; un front inquiétant et comme enceint; des yeux qui vrillent. Il créa vraiment un "sourire nouveau"; le sourire pincé, mais pincé jusqu'au sang. Il saisit les petits gestes qui révèlent les grosses canailleries, et les pauvres attitudes des vices féroces; il guette les moindres grimaces du snobisme, avec l'âpreté d'un observateur susceptible qui prendrait pour autant de reproches directs les manifestations des travers d'autrui. C'est ainsi qu'il veut qu'on le dise "le bon écrivain" par excellence.
Sa vie n'offre pas grand intérêt; il s'est toujours garder d'accomplir des actes qui tombent sous le coup des lois, tels que l'attaque à main armée, le vol avec effraction et l'attentat à la pudeur. Il est tout entier dans ses livres et n'a vécu que la vie de ses imaginations. Il tire remarquablement de l'épée; mais c'est mesure préventive aussi bien contre l'obésité que contre la malveillance.
Bref, dans les lettres, dans la vie et sur la planche, Jules Renard a une excellente position." Citons encore de lui les Coquecigrues, la Lanterne sourde, Le Coureur de filles (Flammarion, et Ollendorf, éditeurs).
Demain dimanche 22 janvier, suite et fin de l'épisode X...roman impromptu avec ce qu'en dit Tristan Bernard.
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